LECTURES A VOIX HAUTE par Cécile Bonhommet

« J’aime Maupassant parce qu’il me semble écrire pour moi, non pour lui. »
Jules Renard (Journal, 13 février 1893).


Au Café-librairie Grenouille
Tous les jeudis à partir de 15 h


Pour quelles raisons (pour...côôaaa) je propose des lectures au café-librairie Grenouille ?

1 – le plaisir d'autrui : je connais une très vieille dame qui, en raison de problèmes occulaires, ne peut plus ni tricoter, ni crocheter ni, et c'est ce qui la désole le plus, elle ne peut plus lire ! C'est en pensant à elle que j'ai décidé de proposer ces lectures.

2 – Mon plaisir à môô...aa : J'ai toujours aimé lire et raconter. Lorsque mes enfants étaient petits, le rituel du coucher était une histoire (lue ou inventée sur l'instant selon leur choix du jour). Lors de festivités familiales ou amicales, tous les enfants présents pour le coucher s'installaient autour de moi dans la chambre qu'on leur réservait et, selon leur « vote » je lisais ou contais. Et tous, du plus petit au plus grand (parfois ils étaient une dizaine de 2 à 10 ans) acceptaient le coucher à la fin de l'histoire, malgré la fête des parents qui battait son plein !
De plus, j'en ai fait une part de mon métier : comédienne/conteuse....
J'ai constaté, en lisant, que certains textes appellent ma voix, et même seule, je les lis à voix haute (peut-être suis-je amoureuse de ma propre voix !) ; la scansion se fait d'elle-même et ma voix m'emporte totalement dans l'univers de l'auteur. Et je souhaite partager ce plaisir que me procure ces lectures à voix haute

Pour...côô...aa, j'ai choisi de commencer par Maupassant ?

Pour ces premières lectures à voix haute, j'ai choisi Maupassant tout simplement parce que, l'an dernier, j'avais un projet d'animation sur le 19e siècle, j'ai travaillé sur les auteurs de cette période et je l'ai redécouvert. Le projet a avorté, mais j'ai continué à lire ou relire des textes de Maupassant et la plupart d'entre eux me font l'effet que je viens d'expliquer : ils appellent ma voix. Ces textes sont  précis, minutieusement écrits, riches de descriptions (les paysages, les personnages, tant dans leur physique que dans leurs émotions), que je ne peux les lire qu'à voix haute ; même la ponctuation, chez Maupassant est importante : elle respire le texte.

Et voilà, jusqu'à la fin décembre, voire plus, je lirai des œuvres de Guy de Maupassant. Personnellement, je pense que je pourrais rester l'année entière sans m'en lasser. Mais, peut-être, mes auditeurs, eux, s'en lasseraient-ils.

J'ai donc fait un choix personnel pour débuter ces lectures à voix haute, je pourrais continuer ainsi, mais je souhaite procéder autrement : prendre un livre au hasard, dans le café-librairie ; l'emporter avec moi ; le lire pour le « sentir » et s'il « me parle », j'en ferais la lecture à voix haute, après avoir fait « connaissance » de l'auteur au travers de ses éventuels autres écrits.  Mieux encore, répondre à une demande d'un(e) audit(rice)eur.

 Toutefois, si un(e) audit(rice)eur me demande la lecture d'un texte spécifique et que celui-ci ne m'appelle pas d'entrée, je l'étudierais, afin de m'en imprégner pour pouvoir en faire une lecture de qualité. Mais il peut arriver qu'un texte me soit complètement rébarbatif, et dans ce cas, je ne le présenterais pas.
Pour moi, tout écrit peut devenir « audible ».