Dans le cadre de la manifestation départementale qui a débuté le 11 mars et qui prendra fin le 29 avril, regroupant 33 évènements et sous-titrée : insurrection artistique, intellectuelle, scientifique et populaire contre la poursuite de la contamination radioactive de la planète, le café-librairie Grenouille a accueilli le comédien Johann Charvel qui a proposé sa conférence burlesque et gesticulée « Atomes fourchus » pour le plus grand plaisir du public venu nombreux.
Issue de l’éducation populaire, la conférence gesticulée est un mélange d’histoires de vie, de spectacle, d’humour et de connaissances scientifiques. Venu de Rouen, Johann Charvel n’a pas failli à l’exercice, démantelant l’une après l’autre les contrevérités relatives à un sujet qui demeure difficile d’aborder lors d’un repas de famille. Le comédien est parti d’un constat simple : « En fait, je ne sais pas grand-chose sur le nucléaire. On nous répète à l’envi que les centrales nucléaires françaises sont les plus sûres du monde. De fait, 19 sont présentes sur le territoire national, avec une date limite de vie de 30 ans, et 58 réacteurs nucléaires ». Métaphores et des blagues à l’appui, Johann Charvel se pose naïvement quelques questions. Où sont les pastilles d’iode en cas de « défaillance » ? L’énergie nucléaire assure-t-elle vraiment l’indépendance énergétique de la France, les mines d’uranium étant au Niger ? Combien de personnes ont-elles perdu la vie suite à la catastrophe de Tchernobyl ? 58 très précisément et très officiellement d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le reste n’étant que troubles de nature « psychosomatique ». Comment marche une centrale nucléaire ? Le comédien répond à ces interrogations d’une façon très pédagogique, refroidissant à intervalle régulier la salle d’une petite brise glaçante dans une atmosphère bien vite réchauffée par un humour léger. Ainsi Johann Charvel fait-il passer la pilule, sortant tour à tour un grille-pain, un compteur Geiger, une lampe frontale (excursion épique et nocturne dans son poulailler)… accessoires indispensables à l’illustration d’un exposé loufoque et plein d’enseignements. Une catastrophe nucléaire mettrait l’économie du pays à plat en un rien de temps. Alors « pourquoi ne pas arrêter le nucléaire ? se demande enfin le conférencier. Des calculs scientifiques sérieux montrent que sortir du nucléaire en dix ans est envisageable… ». C’est vrai, au fait, pourquoi ?
Prochains rendez-vous de « Que tombent les masque… » sur Langeac :
veillée spéciale pour commémorer le désastre de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986 à 1h24 du matin aura lieu au café-librairie Grenouille le 25 avril en soirée avec auberge espagnole,
conférence débat de Michel Forestier d’ERE 43 et balade sous les étoiles en compagnie de l’astronome François Barruel.
Vendredi 29 avril à 20h30 au Centre culturel : « L’impossible procès… du nucléaire », pièce de théâtre présentée par la compagnie Brut de Béton. En 2020, un Boeing 747, avec à son bord 140 passagers, s’écrase sur la centrale nucléaire du Blayais en Gironde. Aucun survivant. Sur scène, un tribunal. Le président mène les débats. Il y a l’avocat et le prévenu. Ce procès est une tentative de mettre le théâtre au cœur du débat citoyen.